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Vallée de Montmorency (Val d'Oise)

Réactions à notre Consommateur du 95 n°150

M. Philippe LOYER réagit à l'article de M Thierry Du Bled sur le TGV et les bagages – Bulletin n° 150 -3ème trimestre 2018.
Bonsoir,
Je suis membre de votre association et je voulais réagir à votre article sur la surveillance de nos bagages.
Nous devenons une nation extrêmement procédurière où l'on cherche en permanence des responsables alors qu'un peu de bon sens simplifie parfois la vie.
Dans ce cas où SNCF, en effet, réduit les espaces bagages et les déplace en extrémité de voiture, je verrouille ma valise et place un Cadenas vélo solidaire d'un point fixe. Ainsi je limite les risques.
On ne peut pas mettre un policier derrière chaque citoyen. Nous vivons dans des espaces publics moins sûrs aujourd'hui. Adaptons-nous !
Bien Cordialement
Philippe LOYER

Rappel de l'article

Le TGV et les bagages...

Selon les chiffres récemment communiqués par la SNCF, la fréquentation des trains a fortement augmenté au cours de l'année écoulée. On peut comprendre, notamment lors des grandes migrations estivales, en dépit des incidents à répétition qu'a connu une grande gare parisienne ,que ce moyen de transport puisse être préféré à la voiture particulière puisqu'en règle générale, il offre le plus souvent ponctualité et confort et s'avère globalement plus sûr.

Il est un domaine, pourtant, où la sécurité n'est pas au rendez-vous : celui qui concerne le sort des bagages.

Dans les trains traditionnels, les bagages peuvent être déposés sur des porte-bagages situés au-dessus des sièges, permettant ainsi aux voyageurs d'en assurer la surveillance. Rien de tel dans les TGV à étages : les compartiments à bagages se trouvent aux deux extrémités des rames et, parfois seulement, au milieu de celles-ci, interdisant ainsi, surtout en période d'affluence, d'exercer sur eux, la moindre surveillance.
On pourrait, dès lors, puisque la SNCF a conçu ce dispositif, imaginer qu'en contrepartie elle accepte d'en assumer les risques et donc, en cas de dommage ou de disparition, elle soit disposée à indemniser les victimes. Grave erreur : qu'importe que la configuration des lieux rende toute surveillance impossible, c'est, en effet, le même discours qui accompagne le départ des trains : « vos bagages doivent être étiquetés et rester sous votre surveillance. »

Des voyageurs qui, arrivés à destination, avaient constaté la disparition de leurs bagages, ont donc tenté de mettre en cause la responsabilité de la SNCF et les tribunaux leur ont parfois donné gain de cause. Mais ces décisions ont été censurées par la cour de cassation qui a estimé que l'obligation de la société ferroviaire concernait exclusivement le transport des voyageurs et non celui de leurs bagages.
La SNCF, lorsqu'elle est interpelée sur ce point, répond habituellement qu'elle met à la disposition des voyageurs un service de prise en charge des bagages à domicile et livraison à destination mais, outre son coût (environ 20€ par bagage), ce service n'est pas adapté à toutes les situations, loin de là.

Il faut savoir, aussi, que si vous choisissez la formule « OUIGO » votre bagage ne pourra dépasser les dimensions d'un « bagage cabine ».

Alors, à moins, tel le personnage de Anouilh, de se transformer en « Voyageur sans bagage », il faut avoir à l'esprit que prendre le TGV peut réserver de mauvaises surprises ce qui permet aussi de comprendre pourquoi la fin des déplacements en voiture particulière n'est pas pour demain ! ■
Thierry DU BLED


Merci à M Philippe LOYER